Explications sur l'interopérabilité dans le secteur des soins de la santé

Margaret Lindquist | Responsable de la stratégie du contenu | 24juin 2024

L'objectif de l'interopérabilité des soins de santé est de permettre à plusieurs systèmes de partager les données patient et autres, de les stocker en toute sécurité et de les rendre accessibles au personnel soignant, aux patients, aux payeurs et aux administrateurs de la santé publique qui ont besoin de les consulter.

L'HIMSS (Healthcare Information and Management Systems Society) définit l'interopérabilité des soins de santé comme « la capacité de différents systèmes d'information, dispositifs et applications d'accéder, d'échanger et d'utiliser les données de manière coordonnée, au sein et au-delà des frontières organisationnelles, régionales et nationales, afin de fournir une portabilité transparente des informations en temps opportun et d'optimiser la santé des individus et des populations à l'échelle mondiale ». Les éléments clés de l'interopérabilité sont des normes et des schémas de données ouverts qui permettent au personnel soignant de partager des informations, quel que soit le DSN utilisé, et de mettre ces informations à la disposition des patients via plusieurs canaux, notamment des appareils mobiles, des sites web et des kiosques.

À l'origine, les projets d'interopérabilité étaient axés sur les systèmes d'une seule entreprise de santé. Par exemple, ils visaient à garantir que les données patient recueillies par un médecin de premiers soins soient transmises aux laboratoires et aux services d'imagerie afin de lier les prescriptions électroniques aux factures et aux demandes de remboursement. Aujourd'hui, des efforts sont en cours pour développer des systèmes interopérables qui couvrent l'ensemble de l'écosystème de soins de santé, y compris le personnel soignant, les patients, les payeurs, les régulateurs et les chercheurs, aux niveaux national et mondial.

Qu'est-ce que l'interopérabilité ?

L'interopérabilité correspond à la capacité de chaque système d'un réseau de communiquer avec d'autres systèmes pour partager, consolider et utiliser des données. Les applications et systèmes interopérables échangent automatiquement des données de manière qu'elles soient accessibles, exactes et sécurisées, avec un minimum d'interaction humaine. L'interopérabilité est possible uniquement lorsque toutes les parties prenantes (organisations de soins de santé, gouvernements, payeurs et autres) s'entendent sur les normes, les technologies et la terminologie nécessaires à l'échange de données entre divers systèmes.

Interopérabilité dans le secteur des soins de la santé

L'interopérabilité dans le secteur des soins de la santé décrit la capacité de différents systèmes de données de santé de partager des données, indépendamment de leur emplacement géographique, et de permettre au personnel soignant, aux chercheurs et aux responsables de la santé publique de les utiliser pour améliorer l'expérience des patients et la santé communautaire. Les systèmes de santé interopérables ont leur propre ensemble de normes et de consignes, dont le but est de créer un réseau de données de santé partagées permettant au personnel soignant d'accéder à des données patient complètes et précises, quelle que soit leur provenance. La mise en place d'un tel système permet au personnel soignant de prendre des décisions éclairées et de prodiguer de meilleurs soins. Elle permet également aux patients de s'approprier leurs données et leurs options en matière de soins, et aux dirigeants communautaires d'agir sur les signes avant-coureurs de problèmes de santé publique. Enfin, elle permet aux équipes des finances d'assurer une facturation et un remboursement rapides et précis.

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Nous générons tous une énorme quantité d'informations personnelles de santé, notamment des résultats de laboratoire, des prescriptions ambulatoires et des notes de médecin.

Quelles sont les données échangées via les systèmes de soins de santé interopérables ?

Les systèmes de soins de santé interopérables échangent toutes sortes de données patient, y compris des informations de base sur les plans de traitement, les prescriptions ambulatoires, les résultats d'analyses de laboratoire, les données démographiques et les dossiers de vaccination. La plupart des patients s'attendent, ou du moins espèrent, ​​que les informations relatives aux consultations, aux plans de traitement, à l'historique des médicaments et aux vaccinations leur soient accessibles via des systèmes de soins de santé interopérables. Cependant, les dirigeants de l'industrie et du gouvernement en matière de santé ont une vision plus large des types de données qui seront échangées, notamment les données démographiques (telles que l'origine ethnique, l'âge et la langue parlée), les prédispositions génétiques, les allergies et sensibilités, et les communications avec le personnel soignant. Selon une étude réalisée par le département américain de la Santé et des Services sociaux , une approche plus standardisée de la collecte d'informations détaillées (par exemple, des détails sur les modes de vie, comme les choix alimentaires et les habitudes liées au tabac) contribuera à mettre en évidence les disparités en matière de soins de santé et permettra au personnel soignant d'avoir recours à des interventions personnalisées.

Principaux points à retenir

  • L'interopérabilité décrit les normes, les processus, les structures organisationnelles et les technologies nécessaires pour créer un réseau de systèmes dans lequel les données sont partagées en toute sécurité et accessibles uniquement par les personnes qui ont besoin de les consulter.
  • L'un des objectifs de l'interopérabilité des soins de santé est de permettre au personnel soignant de consulter les antécédents complets et précis des patients afin de prodiguer de meilleurs soins à moindre coût.
  • L'interopérabilité nécessite de supprimer les barrières aux niveaux organisationnel, départemental, systémique et national.

Explications sur l'interopérabilité des soins de santé

L'un des plus grands défis du secteur des soins de la santé est la création d'un DSN (dossier santé numérique) centré sur le patient plutôt que sur le personnel soignant. Les antécédents médicaux d'une personne sont susceptibles d'être dispersés dans les multiples systèmes de DSN utilisés le personnel soignant, ce qui complique l'accès du personnel à des informations précises et complètes, et la prise de décisions en matière de traitement approprié. La situation est encore plus difficile pour les responsables de la santé publique et les chercheurs en médecine, car les dossiers qui pourraient soutenir l'étude des tendances nationales en matière de santé et le développement de nouveaux traitements sont contenus dans des milliers de silos de données répartis dans de nombreux endroits différents. Les nouvelles règles gouvernementales, les nouvelles technologies et les nouveaux processus organisationnels sont essentiels pour faciliter la circulation de l'information au sein des organisations et entre elles, tout en respectant les règles de confidentialité en vigueur.

Les systèmes de soins de santé interopérables comprennent les échanges d'informations de santé, qui rassemblent les informations médicales de différents services au sein d'un système de santé, ainsi que les réseaux d'informations de santé admissibles, qui partagent des données à l'échelle nationale. L'objectif ultime est un réseau de santé mondial unifié qui permettra non seulement de mieux soigner les patients, mais aussi de seconder les chercheurs et les responsables de la santé publique dans l'identification et la résolution des problèmes de santé publique à un stade précoce. « Pourquoi existe-t-il une base de données financière mondiale qui connaît l'intégralité de votre historique de crédit, mais aucune sur les soins de santé ? », s'interroge Larry Ellison, fondateur et directeur de la technologie d'Oracle. « Si vous avez un accident, l'hôpital connaîtra vos dossiers financiers, mais pas si vous êtes allergique à la pénicilline. »

Importance de l'interopérabilité des soins de santé

La circulation des données parmi les patients, le personnel soignant, les payeurs et les organisations de santé communautaires accroît l'efficacité des soins de santé tout en réduisant leurs coûts, mais surtout, améliore les résultats en matière de soins et de santé. Par exemple, dans le but d'améliorer la coordination des soins et les résultats en matière de santé aux États-Unis, la CommonWell Health Alliance, une plateforme indépendante de soignants qui englobe 34 000 sites cliniques et 231 millions de patients, donne accès au personnel soignant à un réseau national de données complètes sur les patients, et pas seulement aux données d'un seul établissement ou système.

Les quatre niveaux d'interopérabilité dans le secteur des soins de la santé

L'HIMSS définit les quatre niveaux d'interopérabilité des soins de santé suivants, dont certains peuvent être atteints avec les technologies actuelles, tandis que d'autres nécessiteront des innovations en matière de technologie et de processus organisationnels. Ces niveaux décrivent le schéma et les normes d'échange de données qui devraient permettre le partage de données dans l'ensemble de l'écosystème des soins de santé, et ce, quels que soient les applications ou les fournisseurs utilisés. Chaque niveau s'appuie sur le précédent.

Niveau 1 : Fondamental

L'interopérabilité fondamentale est le niveau le plus élémentaire, celui par lequel les données circulent en toute sécurité d'un système ou d'un appareil à un autre. À ce niveau, le personnel soignant pourrait, par exemple, partager des données simples telles que des courriels ou des PDF. Le niveau d'interopérabilité suivant serait toutefois nécessaire pour permettre au système de comprendre, de traiter et d'intégrer les données.

Niveau 2 : Structurel

L'interopérabilité structurelle est obtenue lorsque le format d'échange de données entre les systèmes est normalisé, de sorte que les données peuvent être saisies et extraites par plusieurs systèmes ou appareils. Les types de données vont du simple texte aux images et vidéos, en passant par des codes, des identifiants et des formats d'adresse. Des normes telles que HL7 FHIR (Fast Healthcare Interoperability Resources) contribuent à assurer que les données patient sont partagées de manière cohérente entre les systèmes à l'aide de divers protocoles d'échange. Grâce à ces données à portée de main, le personnel soignant peut plus facilement identifier les lacunes dans les soins et fournir des recommandations qui font partie du dossier longitudinal du patient.

Niveau 3 : Sémantique

L'interopérabilité sémantique établit un lexique commun pour la saisie de données dans les systèmes de santé, comme les codes CIM-10 pour les statistiques de mortalité et la norme LOINC (Logical Observation Identifier Names and Codes) pour les analyses et résultats de laboratoire. La sémantique est importante pour garantir que les différents systèmes présentent des concepts pertinents, significatifs et précis.

Niveau 4 : Organisationnel

L'interopérabilité organisationnelle requiert plus qu'un simple savoir-faire technique. Les politiques réglementaires, la surveillance juridique et l'acceptation collective sont essentielles pour aider le secteur de la santé à créer, gérer et faire progresser l'interopérabilité. Par exemple, le Trusted Exchange Framework and Common Agreement de l'ONC (Office of the National Coordinator for Health Information Technology) aux États-Unis vise à établir des consignes universelles en matière de gouvernance et de règles pour l'interopérabilité, en simplifiant la connectivité entre les organisations et en permettant aux patients d'accéder à l'intégralité de leur dossier médical via une interface unique.

Avantages de l'interopérabilité des soins de santé

Il est impossible de sous-estimer l'importance du partage de l'information entre les établissements de soins de santé. Pour certains patients, il peut s'agir d'une question de vie ou de mort. Les organisations doivent privilégier la collaboration à la concurrence pour garantir que le personnel soignant dispose à portée de main des informations nécessaires pour prendre les décisions médicales les plus éclairées et assurer que les patients aient accès à un dossier complet et précis de leur parcours de soins pour les aider à maintenir ou à améliorer leur santé. D'ici là, les responsables de la santé publique doivent mieux comprendre l'état de santé de la communauté et les possibilités de soins ciblés ; les payeurs doivent avoir accès à des données précises pour traiter les factures et gérer les risques ; et les chercheurs doivent trouver de nouvelles façons de prévenir et de guérir les maladies. Poursuivez votre lecture pour en savoir plus sur les avantages de l'interopérabilité des soins de santé.

  • Amélioration des soins aux patients : Il est clairement avantageux pour le patient que son médecin ait accès à son dossier médical complet. Les avantages sont particulièrement évidents dans les situations d'urgence où le patient n'est pas en mesure de communiquer clairement. Comme de plus en plus de personnes vivent avec des maladies chroniques (une étude publiée dans la National Library of Medicine, rattachée aux NIH (National Institutes of Health), estime que le nombre de personnes vivant avec un problème médical chronique aux États-Unis passera de 141 millions en 2010 à 171 millions d'ici 2030), une meilleure interopérabilité des données est essentielle pour comprendre les causes sous-jacentes et soutenir le développement de nouveaux médicaments et de nouvelles pratiques thérapeutiques.
  • Réduction de la charge de travail des médecins : Selon une étude publiée dans la National Library of Medicine, les premiers systèmes de DSN ont en réalité augmenté les taux d'épuisement professionnel, alors que les administrateurs et le personnel soignant ont dû faire face à des interfaces instables, à une saisie manuelle fastidieuse des données et au transfert de tâches administratives au personnel soignant. Heureusement, les nouveaux outils de DSN réduisent la charge de travail des médecins grâce à l'intégration de données de meilleure qualité provenant de plusieurs sources en un seul endroit et à l'exploitation de l'intelligence artificielle pour la génération automatique des mises à jour et des analyses des patients. Cependant, cet échange de données s'accompagne de nouveaux défis. « Lorsque vous dites aux médecins qu'ils disposeront de beaucoup plus de données, leur réaction est plutôt négative, car ils perçoivent le trie de ces données supplémentaires comme un surplus de travail pour la recherche d'informations pertinentes », explique Sam Lambson, vice-président de l'interopérabilité d'Oracle Health. Les outils capables d'extraire des données cliniques tierces, de les comparer aux données existantes et de déterminer ce qui est nouveau et important sont essentiels. Ces outils permettent également aux entreprises de soins de santé de désigner certaines sources de données tierces, telles que les registres de vaccination ou d'autres établissements de soins, comme sources fiables pouvant écrire directement dans les dossiers patient. Des DSN interopérables, plus faciles à utiliser et à mettre à jour et dont les données sont plus complètes, permettront aux médecins de consacrer plus de temps aux soins des patients.
  • Amélioration de la coordination des soins : II est essentiel de coordonner tous les intervenants du continuum de soins, y compris le personnel infirmier, les médecins généralistes, les spécialistes et le personnel soignant de soins de suite. Les objectifs d'une telle coordination sont d'éliminer les analyses en double, les recommandations de traitement contradictoires et les problèmes de communication parmi les membres du personnel soignant et entre le personnel soignant et les patients. Les nouveaux outils logiciels recueillent les données à partir de tous les lieux d'intervention, réduisent la saisie de données en double et contribuent à garantir que les données patient suivent le patient où qu'il soit, même si le lieu se trouve à des milliers de kilomètres de son domicile ou que les soins sont administrés des mois ou des années plus tard.
  • Amélioration de l'efficacité du flux de travail : Grâce aux systèmes de santé interopérables, le personnel soignant peut consulter le dossier complet du patient, éviter les analyses et les procédures en double, et prendre des décisions plus rapidement au sujet des plans de traitement. Les patients peuvent prendre rendez-vous, consulter les résultats d'analyses et communiquer avec le personnel soignant à l'aide de leurs applications préférées dotées d'interfaces conviviales. De plus, une meilleure efficacité des flux de travail peut contribuer à réduire les charges administratives et, par conséquent, les coûts. Selon une étude du Commonwealth Fund, les coûts administratifs représentent l'une des principales raisons pour lesquelles les États-Unis dépensent deux fois plus par personne pour la santé que les pays comparables.
  • Habilitation des patients : L'un des principaux avantages de l'interopérabilité des systèmes est de permettre aux patients d'accéder à leurs propres données de santé. Les patients sont mieux à même de demander un deuxième avis et des traitements alternatifs, de télécharger des documents pédagogiques qui peuvent les aider à gérer leur maladie et d'accéder à leurs propres diagnostics et résultats d'analyses. Ils n'ont plus besoin de s'adresser à différents membres du personnel soignant pour obtenir leurs dossiers, ni de se souvenir du moment et du lieu où ils ont été traités, des médicaments qui leur ont été prescrits et des détails de leurs plans de traitement. La clé de cet effort consiste à fournir ces données complètes aux patients par le biais d'applications ou de pages web faciles à utiliser qui incluent également un historique précis de la source des données. Les gouvernements du monde entier s'efforcent de garantir que les patients aient accès à leurs propres données. Aux États-Unis, la règle finale d'interopérabilité et d'accès patient publiée en 2020 par les CMS (Centers for Medicare & Medicaid Services) a établi des règles qui favorisent l'interopérabilité et l'accès aux informations de santé détenues par les organismes payeurs. Elle exige que certains payeurs, notamment Medicare Advantage, Medicaid, Children's Health Insurance Program et les émetteurs de couvertures médicales admissibles aux échanges facilités par le gouvernement fédéral, créent des API standard qui permettent un échange de données plus sécurisé entre le personnel soignant, les payeurs et les patients.
  • Réduction des coûts : Une grande partie des économies résultant d'une meilleure interopérabilité des soins de santé provient d'une meilleure prise en charge des patients, ce qui, à son tour, réduit le nombre d'hospitalisations, de complications et de soins inutiles, tels que les analyses redondantes. Les systèmes interopérables peuvent également réduire le temps et le coût des tâches administratives en automatisant la gestion des prescriptions ambulatoires, en permettant aux médecins de se connecter directement aux systèmes pharmaceutiques et en atténuant la tâche fastidieuse de saisie de données lors de la copie manuelle de données dans un autre système. L'amélioration des liens entre les systèmes cliniques et de paiement accélère également le remboursement des hôpitaux.
  • Soutien d'initiatives de santé publique : À mesure que les dossiers patient deviennent plus accessibles et plus précis, les responsables de la santé publique commencent à rassembler et à analyser les données identifiées et anonymisées pour évaluer si une population de patients particulière est sujette à des maladies ou à des problèmes de santé spécifiques. Les épidémiologistes et chercheurs en santé publique peuvent analyser l'évolution des maladies, la gestion des soins et les résultats en matière de santé, ainsi que découvrir des informations sur le parcours typique des patients dans le système de soins de santé. L'interopérabilité permet également de rationaliser et d'automatiser les rapports de santé publique, particulièrement dans le cadre de l'expansion récente de la déclaration électronique des cas, qui rend les données plus complètes et accessibles plus rapidement.
  • Avancement de la recherche et de l'innovation : Les chercheurs en médecine ont beaucoup à gagner de l'interopérabilité. Les projets de recherche à grande échelle peuvent tirer profit d'ensembles de données anonymisées qui partagent des caractéristiques communes et un lexique commun continuellement mis à jour. Par exemple, le référentiel de données Oracle Learning Health Network provenant d'une centaine de millions de patients en pleine expansion dans le monde entier aide les sociétés biopharmaceutiques à recruter des participants pour leurs essais cliniques. L'interopérabilité peut également soutenir la croissance des essais cliniques décentralisés, dans lesquels les données proviennent de différents emplacements et même d'appareils mobiles et portables des patients.
  • Soutien à la satisfaction des exigences réglementaires : La réglementation gouvernementale en matière d'interopérabilité des soins de santé s'est accélérée au cours des dernières années. L'American Recovery and Reinvestment Act de 2009 exige que le personnel soignant américain passe des dossiers papier aux dossiers électroniques, et le 21st Century Cures Act de 2016 exige que les fournisseurs de DSN proposent des fonctionnalités orientées vers les patients. Un ancien fonctionnaire de la santé publique fait remarquer qu'il a fallu un mandat gouvernemental pour que tous les fournisseurs de DSN travaillent à l'interopérabilité. Sans cela, certains fournisseurs ne s'y seraient pas appliqués. La feuille de route commune de l'interopérabilité pancanadienne d'Inforoute Santé du Canada, publiée en 2023, vise à réduire le blocage des données, à améliorer l'accès du personnel soignant aux données patient, à permettre aux patients d'accéder à leurs dossiers de santé et à améliorer la coordination des soins. La feuille de route commune de l'interopérabilité pancanadienne d'Inforoute Santé du Canada vise à réduire le blocage des données, à améliorer l'accès du personnel soignant aux données patient, à permettre aux patients d'accéder à leurs dossiers de santé et à améliorer la coordination des soins.

Défis de l'interopérabilité des soins de santé

Les progrès en matière d'interopérabilité promettent d'améliorer la qualité, l'efficacité et la rentabilité des soins de santé, mais des défis restent à relever. Les fournisseurs de technologies de santé, le personnel soignant, les payeurs, les patients et les législateurs et régulateurs gouvernementaux ont tous un rôle à jouer pour relever ces défis, et ce n'est que par la collaboration que les informations de santé deviendront enfin facilement accessibles. Bien que les experts comprennent qu'une meilleure interopérabilité améliorera les soins de santé et les résultats des patients, ils sont confrontés à de nombreux défis lorsqu'ils s'efforcent d'établir des liens vitaux entre des systèmes disparates qui contiennent des quantités de données sans précédent. Poursuivez votre lecture pour en savoir plus.

  • Manque de normalisation : Grâce à l'utilisation d'API modernes et d'Internet, HL7 FHIR rendra possible la prochaine avancée du partage de données fondé sur des normes. Alors que l'adoption progresse, davantage d'acteurs du secteur, notamment tous les fournisseurs de technologies de l'information pour le secteur de la santé, les hôpitaux et les organisations gouvernementales, doivent adhérer au mouvement.
  • Problèmes liés à la sécurité et la confidentialité des données : À mesure que les données patient deviennent plus accessibles, les organisations doivent mettre en place des procédures pour garantir la sécurité et la confidentialité de ces données, qu'elles résident dans leurs propres centres de données ou dans ceux de leurs fournisseurs de services infonuagiques. Une étude publiée dans le Journal of Medical Internet Research décrit les moyens par lesquels le personnel soignant, les couvertures médicales et les centres d'échange d'informations sur les soins de santé peuvent partager des données en vertu de la loi HIPAA (Health Insurance Portability and Accountability Act), en particulier lorsqu'il s'agit de partager des données avec les patients eux-mêmes. L'introduction de systèmes de santé numériques autonomes contribuera à assurer la sécurité et la confidentialité, étant donné que la configuration des systèmes et la mise à jour des données patient sont effectuées automatiquement et sans intervention manuelle susceptible d'introduire des erreurs et des failles de sécurité.
  • Systèmes fragmentés et silos de données : Certains membres du personnel soignant peuvent considérer le partage des données patient avec des centres de recherche comme un désavantage concurrentiel. Des silos de données existent même au sein d'organisations de santé uniques, par exemple, lorsqu'un service utilise un DSN spécialisé qui n'est pas relié au DSN d'un autre service. L'amélioration de l'interopérabilité nécessite un engagement du personnel soignant et des chercheurs à partager les données, ainsi qu'un engagement des organismes gouvernementaux de réglementation à établir des normes et à les faire respecter. Il existe même des cabinets médicaux qui n'utilisent toujours pas de systèmes de DSN. Par exemple, les cabinets de santé comportementale ont pris du retard par rapport aux hôpitaux dans leur adoption en raison de lois obsolètes sur la confidentialité qui obligent ces soignants à séparer leurs dossiers médicaux des autres.
  • Contraintes budgétaires, de coûts et de ressources : Les ressources financières et techniques nécessaires à la mise en œuvre d'un système de santé moderne et interopérable peuvent être décourageantes pour les hôpitaux et autres organisations de soins de santé dont le budget est déjà limité. Bien qu'il puisse être tentant de reporter les efforts de modernisation numérique, les entreprises de soins de santé qui le font courent le risque d'en payer le prix à long terme, car elles devront faire face à des vulnérabilités en matière de sécurité, à une incapacité à prendre des décisions fondées sur des données et à du personnel accablé par des tâches fastidieuses de saisie manuelle de données.
  • Complexité technique et obstacles à l'interopérabilité : L'un des principaux obstacles à l'interopérabilité est l'utilisation de plusieurs systèmes de DSN incompatibles, pouvant créer des silos de données et entraîner la duplication de dossiers patient, dont certains sont incomplets ou inexacts. Ces erreurs d'identification nuisent aux soins prodigués aux patients et réduisent les revenus en raison du refus de certaines demandes de remboursement. Un autre défi lié à l'interopérabilité se pose lorsque le transfert de données est unidirectionnel. Une étude réalisée par l'ONC aux États-Unis révèle que 48 % des hôpitaux partagent des données avec d'autres organisations, mais ne reçoivent aucune donnée en retour. Parmi les autres obstacles à l'interopérabilité figurent les technologies héritées qui entravent la communication entre les membres du personnel soignant et le manque de normalisation des formats de données de santé.
  • Gouvernance et règles d'interopérabilité : À mesure que l'interopérabilité devient plus répandue à l'échelle nationale, des inquiétudes concernant le « blocage d'informations » (pratiques qui entravent l'accès, l'échange et l'utilisation des données patient numériques) ont commencé à émerger. En réponse, la loi 21st Century Cures Act a été promulguée pour accroître le partage de données entre les chercheurs appuyés par les NIH et améliorer la protection de la confidentialité des participants aux études. Cette loi énonce huit exceptions qui autorisent le blocage d'informations, par exemple, dans le cas de problèmes de confidentialité et de sécurité du système. À la fin de 2023, le Bureau de l'inspecteur général du département américain de la Santé et des Services sociaux a commencé à appliquer des sanctions, pouvant atteindre 1 million de dollars américains par infraction, aux organisations qui se livrent au blocage d'informations. Le département de la Santé et des Services sociaux accordera la priorité aux plaintes qui causeront ou seront susceptibles de causer un préjudice aux patients, d'avoir un impact sur la prestation des soins de santé ou d'entraîner des pertes financières pour les programmes fédéraux de santé ou d'autres entités.
  • Exhaustivité, qualité et intégrité des données : De nouvelles fonctionnalités d'interopérabilité permettent au personnel soignant de mettre en évidence les données patient les plus pertinentes sous forme de barres d'alerte situées en haut de l'écran pour signaler, par exemple, des allergies, des prescriptions ambulatoires en cours et des diagnostics importants. Cet affichage contribue à réduire la surcharge de données. À l'avenir, les assistants numériques de reconnaissance vocale pourront alléger la charge de travail clinique en permettant aux médecins et au personnel infirmier de mettre à jour plus facilement les dossiers patient. Certains utiliseront des outils d'aide à la prise de décision fondés sur l'intelligence artificielle pour écouter lors des rendez-vous cliniques, proposer des actions contextuelles futures et automatiquement mettre à jour le DSN du patient. Alors que de plus en plus de ces données patient circulent parmi le personnel soignant, un autre défi consiste à s'assurer que les dossiers patient correspondent à la bonne personne. Il s'agit là une tâche qui devient plus compliquée à mesure que les organisations partagent des dossiers à l'aide de systèmes différents et que les données patient sont générées à partir de plusieurs emplacements. Un certain nombre d'organisations de soins de santé soutiennent la loi Match IT Act de 2024 qui créerait une norme nationale pour la mise en correspondance des patients et établirait ce taux de correspondance comme une mesure de la qualité clinique. Selon le Lown Institut, plus de 20 % des endoprothèses coronaires implantées chez des patients bénéficiant de Medicare entre 2019 et 2021 étaient inutiles et auraient coûtées 2,44 milliards de dollars américains. Dans une autre étude publiée dans le National Library of Medicine, 76 % des patients ayant des problèmes chirurgicaux aigus simples ont été soumis à des analyses sanguines inutiles.

Interopérabilité et conformité des soins de santé

Peu de secteurs sont aussi fortement réglementés que celui de la santé, car les risques associés aux défaillances systémiques ont des conséquences qui peuvent bouleverser la vie des patients. Les organisations de soins de santé ont besoin de programmes, de règles et de procédures de conformité robustes, en particulier pour les domaines de traitement à risque élevé, ainsi que de programmes de formation visant à garantir que tous les employés comprennent leurs responsabilités en matière de conformité. L'un de ces efforts est un programme volontaire, géré par l'ONC, qui fournit des outils et des procédures de test aux développeurs informatiques de santé pour certifier qu'ils développent une base de référence pour des fonctionnalités de journalisation, de sécurité et de partage de données dans leurs modules logiciels de DSN.

Création d'un fondement pour l'interopérabilité avec Oracle

Les produits d'interopérabilité fondée sur des systèmes ouverts d'Oracle Health donnent au personnel soignant accès à des informations pertinentes provenant de plusieurs sources, à la fois au sein du système de santé et auprès de tiers, telles que la CommonWell Health Alliance et d'autres sources d'échanges de santé.

OCI (Oracle Cloud Infrastructure) est conçu de façon à exécuter toutes les charges de travail du secteur de la santé, des applications héritées aux services modernes axés sur l'intelligence artificielle. La solution Oracle Health Seamless Exchange met en rapport les données externes et internes des patients, toutes sources confondues, pour fournir un dossier complet des soins qui leur ont été prodigués. Elle supprime les informations redondantes et présente les données dans un flux de travail simplifié, réduisant ainsi la surcharge de données pour le personnel soignant. Les organisations de soins de santé peuvent également identifier des tiers comme sources fiables et permettre à ceux-ci d'écrire directement dans le dossier local. Cela permet au personnel soignant de passer moins de temps à collecter des informations et d'en consacrer davantage aux patients.

Foire aux questions sur l'interopérabilité dans le secteur des soins de la santé

Quel serait un exemple d'interopérabilité ?

L'interopérabilité des systèmes de santé permet de garantir que les données patient sont à jour et accessibles au personnel soignant, quel que soit le lieu de soins. Prenons l'exemple d'un patient en vacances qui est transporté d'urgence à un hôpital local, inconscient, en raison d'une réaction indésirable à une prescription ambulatoire. Une véritable interopérabilité des systèmes permettrait au personnel soignant de cet hôpital d'accéder aux antécédents médicaux complets du patient, et ce, quel que soit le DSN utilisé par le soignant de premier recours du patient.

Comment expliquer l'interopérabilité ?

Les systèmes qui sont interopérables partagent automatiquement des données, quel que soit le fournisseur du système.

Quel serait un exemple d'interopérabilité en soins infirmiers ?

Les systèmes de santé interopérables permettent au personnel infirmier d'accéder facilement aux données patient dans l'exercice de ses fonctions. Par exemple, un membre du personnel infirmier pourrait accéder au dossier médical d'un patient et prendre connaissance de son statut vaccinal, de ses médicaments et des motifs de ses consultations précédentes à l'établissement de santé (ou autres établissements) avant même leur première conversation.

Création d'un système de soins de santé relié

Découvrez pourquoi la collaboration est la nouvelle devise des organisations de soins de santé qui cherchent à partager et à consolider en toute sécurité les données patient afin d'améliorer les résultats en matière de santé.